Aujourd’hui, être flexible peut vous amener très loin

Publié le 09/04/2020 dans Service

Aller au restaurant relève actuellement de l’utopie. Mais grâce à The Noodle Agency, vous pouvez créer votre soirée romantique chez vous, à la maison. En commandant une Comfort Box, vous recevez une entrée, un plat principal et son cocktail assorti livrés à domicile. Cerise sur le gâteau, ou plutôt sur votre repas, vous soutiendrez en plus le personnel soignant. Car pour deux box achetées, une est livrée au personnel de l’hôpital d’Anvers.

Aujourd’hui, être flexible peut vous amener très loin

Cette idée est née dans les marmites de Farah Sulimansjah et de Paul Morel. Ce couple d'entrepreneurs partage l'Atelier dans le bâtiment de la brasserie De Koninck. Paul est un pro du cocktail qui a engrangé de l'expérience auprès de sociétés de premier plan comme Pure C. Il donne aujourd’hui des conseils sur les boissons à des sociétés comme Tomorrowland et Callebaut.

Farah dirige quant à elle The Noodle Agency, combinant trois passions dans une seule entreprise : conseil en marketing, expériences autour du thé et événements pour les foodies. Cette dernière passion, ils la partagent ensemble. « Cela peut sembler beaucoup, mais c'est précisément de cette flexibilité dans notre modèle d'entreprise que nous récoltons aujourd'hui les fruits. »

Combiner trois entreprises en une : dites-nous comment vous faites.

« Il y a quatre ans environ, je suis devenu indépendante. Je n’avais pas d’idée précise sur ce que je voulais faire, mais j’avais plusieurs centres d’intérêt. Ayant travaillé dans le marketing auprès de grandes entreprises, la consultance faisait clairement partie des options. Mon amour du thé vient du fait que je ne supporte pas l’alcool et que je cherchais des alternatives pour accompagner mon repas. Enfin, la passion du comfort food a toujours été en moi. The Noodle Agency fait en quelque sorte office de parapluie pour toutes les initiatives possibles. »

Comment l’entreprise de votre partenaire Paul s’intègre-t-elle dans cet univers?

« L’Atelier Paul Morel est une entreprise à part, même s’il existe une synergie entre les deux. Nous nous renforçons mutuellement et organisons ensemble des événements. L’Atelier est divisé en deux parties. Paul l’utilise pour faire des préparations pour ses boissons et faire de la consultance. Les clients peuvent également se désaltérer au bar. La salle attenante comprend une table pour mes dégustations de thé, ainsi qu’une table de réunion pour les événements privés, pour les entreprises à la recherche d’un endroit unique. »

« Directement après l’annonce des mesures, nous nous sommes demandé comment nous pouvions rester pertinents »

Vos projets HoReCa sont actuellement en pause. Comment avez-vous réagi ?

« Soudainement, nous avions du temps en trop. Directement après l’annonce des mesures, nous nous sommes demandé comment nous pouvions rester pertinents. Nous y avons réfléchi le temps d’un week-end. Nous savions qu’il fallait faire quelque chose, et avons regardé ce qui était encore autorisé ou non. Seuls le format et le contexte ont été modifiés. »

Désormais, le samedi, les clients peuvent commander une Comfort Box, qui comprend un repas et son cocktail assorti. Comment l’idée vous est-elle venue ?

« Malgré la situation, nous voulons veiller à ce que le week-end reste un moment spécial. Que les gens puissent s’organiser une chouette soirée, autre que la commande classique d’une pizza. »

Vos clients ont-ils pu donner leur avis sur le contenu de la box ?

« Nous avons présenté l’idée à nos followers sur Instagram afin de sonder leur intérêt à ce sujet, avoir une idée du prix, du contenu… Les réactions étaient super positives. Nous savions que nous pouvions continuer à développer l’idée, et qu’il devait s’agir d’une combinaison de nourriture et de boisson. »

« Instagram est à nos yeux l’outil idéal pour tester de nouvelles idées et demander du feed-back aux clients »

Utilisez-vous souvent les médias sociaux pour connaître l’intérêt des gens sur un produit ?

« Selon nous, c’est l’outil le plus rapide et le plus accessible pour avoir du feed-back. Instagram est idéal pour tester une nouvelle idée. Nous n’envoyons pas une tonne de messages, mais demandons aux gens s’ils amélioreraient quelque chose, ou le feraient différemment. Mais nous ne suivons pas aveuglément tous les avis. Parfois, les gens ont juste besoin de s’habituer à un produit. »

Vous offrez une box au personnel soignant pour chaque achat de deux boxes. Comment vous est venue l’idée de relier votre projet à une bonne œuvre ?

« Nous avons directement ressenti que ce n’était pas le moment de penser uniquement au business. Pour cette raison, nous avons décidé de donner une partie de ces repas au personnel soignant. Nous avons le temps de le faire. Tant que nous rentrons dans nos frais, nous pouvons soutenir les personnes qui se trouvent en première ligne et montrer notre engagement social. »

Comment cela se passe-t-il dans la pratique ?

« Nous sommes en contact avec le ZNA, les hôpitaux anversois. Nous répertorions nos ventes et le nombre de boîtes que nous pouvons donner, puis convenons du nombre de repas qui pourrait revenir au personnel soignant. Il s'agit donc d'une distribution groupée. De cette manière, nous voulons par exemple éviter que seulement 40 personnes reçoivent quelque chose dans une équipe de 100. »

« La logistique constitue le plus grand défi de ce nouveau projet. Nous accusons parfois 30 minutes de retard, mais les gens sont compréhensifs. Tout ne doit pas être parfait. »

Cette manière de fonctionner modifie-t-elle fortement vos habitudes ?

« Le contexte est différent, il a donc fallu s’adapter sur les plans logistique et opérationnel. Nous bouclons les réservations pour le samedi le jeudi soir, et nous livrons 50 boxes maximum, pour rester dans les limites du raisonnable. »

Quels sont les plus grands défis ou obstacles à l'heure actuelle ?

« Le plus grand défi concerne la planification et la définition du parcours. Nous pouvons encore nous améliorer à ce sujet. Parfois, se rendre d’un endroit à l’autre demande plus de temps qu’on ne le pense. Nous accusons même parfois une demi-heure de retard. Heureusement, les gens sont de toute façon chez eux, et se montrent très compréhensifs.

Quels enseignements tirez-vous déjà aujourd’hui ?

« Notre concept a beau avoir changé temporairement du tout au tout, l’énergie qu’il nous procure reste la même. C’est très agréable. Au vu de l’enthousiasme généré, nous allons certainement regarder si nous ne pouvons pas en faire un projet durable, même après la crise. Je considère cette période comme une opportunité unique pour les entreprises de s’interroger sur leurs points forts et leur capacité d’évolution dans un contexte différent. »

Quels conseils donneriez-vous à vos collègues entrepreneurs ?

« Très souvent, les entreprises restent dans leur zone de confort. Pourtant, le marché actuel est très flexible : il ne faut pas toujours être parfait. Ce constat vaut également pour la communication de crise, comme je l’ai remarqué dans mon travail de consultante. Les gens préfèrent que vous réagissiez vite avec les informations dont vous disposez, plutôt que de les laisser dans le flou pendant une semaine. »

Communication et flexibilité, c’est donc cela le plus important pour vous ?

« Absolument. Nous avons directement contacté personnellement tous nos clients au sujet de leur réservation, et les tenons régulièrement au courant. En outre, nous nous sommes simplement adaptés à la situation. Le bon conseil que je donnerais serait le suivant : regardez votre business model et comment vous pouvez l’adapter pour rester pertinent. Aujourd’hui, être flexible peut vous amener très loin. Notre business model en est la preuve : nous faisons plein de choses, allant de la consultance à l’événementiel. Et cela nous rend très heureux, car nous ne dépendons pas d’une seule source de revenus. »

« Regardez ce que vous pouvez faire, car vous êtes quand même bloqués chez vous. C’est mieux que de ne rien faire du tout »

Cette période est-elle aussi synonyme d’opportunités ? Peut-on adopter une attitude positive ?

« Je trouve que oui, même si ce n’est pas toujours évident. Pour un coiffeur, c’est peut-être plus difficile. Mais regardez ce que vous pouvez faire : peut-être pouvez donner des conseils en ligne aux gens sur l’entretien de leur coupe ? Même si c’est seulement pour vous occuper. »

Et même si cela ne rapporte rien ?

« Cela ne sera peut-être pas tout de suite rentable, mais vous êtes quand même bloqués à la maison. C’est mieux que ne rien faire du tout. Nous sommes partis de ce point de vue : nous voulons faire quelque chose de chouette, que nous soutenons à 100 %. Nous aidons ainsi le personnel soignant, et pouvons sortir pour rencontrer des gens. En respectant les distances, cela va de soi ! « (sourit)

« Au quotidien, nous avançons la tête dans le guidon. Aujourd’hui, nous sommes en quelque sorte forcés de prendre le temps. C’est le côté positif de cette histoire. »

Pour résumer : si vous avez beaucoup d’idées, autant les essayer ?

« Je dirais plutôt : si vous aviez déjà une idée sur les rails depuis un moment, c’est peut -être le moment idéal de la tester. De voir s’il y a une demande. Dans le rush quotidien, les entreprises avancent la tête dans le guidon, sans prendre le temps de regarder autour d’elle. Aujourd’hui, on nous oblige en quelque sorte à faire l’inverse. Si cette situation a une qualité, c’est celle-là : prenez le temps d’évaluer votre activité. Pourquoi faites-vous cela… et le faites-vous encore avec plaisir ? »

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Katleen

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